الاثنين، 1 أغسطس 2011

F i g u r e 3 Leucoplasie tabagique tome 37 > n810 > octobre 2008 1492Carcinomes des lèvres

tome 37 > n810 > octobre 2008



buccaux en France (2 % seulement dans notre série à l’hôpital
de la Salpêtrière) [3].
Ces chiffres sont nettement inférieurs à ceux rapportés de
manière plus générale chez les caucasiens (race blanche), où
le cancer labial représente 25 à 30 % de tous les cancers
buccaux    [4,5]. Cette variation est probablement due à une
implication différente des principaux facteurs de risque : radia-
tions ultraviolettes (UV) et tabac.
Le carcinome épidermoïde labial est un cancer de l’homme
d’âge mûr. Le sex-ratio est de 10 à 20 :1. La femme est affectée
dans 2 % à 2,8 % des cas ; 90 % des patients ont plus de 45 ans
et 50 % ont 65 ans et plus [4]. Le carcinome de la lèvre rouge
est beaucoup plus rare chez les ethnies à peau foncée dont les
individus à peau jaune.

Facteurs étiologiques
L’exposition chronique au soleil (UV) constitue un risque
admis de carcinome labial prédominant chez les personnes
à peau claire ayant vécu au grand air, exposées au soleil et
aux intempéries (paysans, marins) ou vivant dans des lati-
tudes très ensoleillées (Australie, Texas. . .). Le rôle carci-
nogène des UV B est démontré et apparaît prépondérant
devant les UV A et C. Le risque augmente avec la durée de
l’exposition et l’âge, avec un effet seuil. C’est souvent sur des
lésions de chéilite actinique que le carcinome épidermoïde
peut se développer. Son incidence n’est toutefois pas toujours
corrélée à l’exposition au soleil. Comme on l’a vu, d’autres
facteurs exogènes interviennent et ont une action synergi-
que, en particulier le tabagisme. Le tabac qui peut être
consommé de diverses manières (cigarette, pipe, chique
etc. . .) peut être responsable de kératoses ou leucoplasies
 1491 Mise au point
L Ben Slama


T a b l e a u I
Indicateurs et données du cancer en France métropolitaine

Cancer, toutes localisations







Cancer des VADS + oesophage

Mortalitéa
Incidence (nouveaux cas)a
Admissions en ALDb
Séjours hospitaliersc

aAnnée 2000.
bAnnée 2002.
Hommes
86 520
161 000
135 100





712 600
Femmes
56 740
117 000
118 800
Hommes
9 100
20 900
15 700





55 388
Femmes
1 600
3600
2 950
cAnnée 20002, hors séances de chimiothérapie et radiothérapie.



où les dysplasies épithéliales sont fréquentes, faisant le lit du
carcinome épidermoïde labial.
Des carcinomes labiaux ont par ailleurs été observés chez les
greffés d’organes (reins, coeur, foie) sous traitement immuno-
suppresseur dans des délais variant de 2 à 4 ans [6]. Chez les
transplantés rénaux par exemple, il est prouvé que le risque est
majoré en fonction du phototype (clair), d’une exposition
solaire élevée et de la durée de l’immunosuppression induite.
Le rôle cocarcinogène du HPV    (Human Papilloma Virus),
fréquemment trouvé dans les lésions de ces patients, demeure
controversé. Il l’est moins dans le carcinome verruqueux qui
peut occasionnellement se localiser aux lèvres avec une évolu-
tion lente vers la transformation maligne.
D’autres affections telles les lésions chroniques (radiodermites,
brûlures) peuvent faire le lit du cancer labial. Il faut également
citer la maladie de Bowen, l’érythroplasie de Queyrat et cer-
taines génodermatoses tel le    xeroderma pigmentosum    ou
l’albinisme.
Aspects cliniques
La localisation typique du carcinome épidermoïde labial est le
tiers moyen de la lèvre inférieure. C’est également la localisa-
tion privilégiée chez la femme même s’il existe un plus grand
pourcentage de localisations labiales supérieures que chez
l’homme.
Cliniquement, il apparaît d’emblée, ou se développe sur une
lésion précancéreuse.
Lésions précancéreuses
La leucoplasie est la plus fréquente dans notre expérience. Elle
est le plus souvent d’origine tabagique (leucoplasie en pastille
de la lèvre inférieure des fumeurs de cigarette avec parfois une
lésion similaire en    « décalque    »    au niveau labial supérieur)
(figure 3). Il s’agit de placards plissés blanchâtres plus ou
moins épais et étendus mais superficiels. L’aspect est soit
homogène (hyper-, ortho-, et parakératosique avec un infiltrat
inflammatoire    chronique),    soit    nodulaire    inhomogène




(speckled leucoplakia    des anglosaxons) où des dysplasies
épithéliales sont souvent rencontrées    [7]. Toute fissuration,
érosion ou végétation apparaissant sur une leucoplasie labiale
fait craindre une transformation maligne.
Le carcinome épidermoïde labial peut aussi se développer à
partir d’une chéilite actinique [6]. C’est une hyperkératinisation
réactionnelle apparaissant sur des lésions initialement érythé-
mateuses et squameuses à surface irrégulière non indurée. Des
croûtes se forment, et leur arrachement provoque de petits
saignements (figure 4). Des surinfections sont possibles. Les
lésions de chéilite actinique doivent être surveillées régulière-
ment (au moins 1 fois par an). Il est difficile d’y apprécier
cliniquement la transformation maligne et un contrôle histo-
logique est souvent indispensable. En présence de dysplasies,
l’exérèse est la règle, souvent en recourant à une vermillo-
nectomie. Il s’agit de l’ablation de l’ensemble de la lèvre rouge




















F i g u r e 3
Leucoplasie tabagique

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